MtoM Mag - Le journal de l'MtoM.

La révolution digitale concerne également le domaine maritime avec l’avènement des navires connectés et autonomes dans un futur proche. De nombreuses technologies vont pouvoir contribuer à rendre les navires plus intelligents en vue de réaliser des économies de coûts et d’accélérer les processus. Cette transformation va s’accompagner des mêmes questions liées à la cybersécurité que sur les applications terrestres. En effet, faire naviguer un navire de façon autonome ne peut s’envisager que dans des conditions de sécurité avancées.

C’est dans ce contexte que la jeune-pousse Cysec, basée sur le parc de l’Innovation de l’EPFL à Lausanne en Suisse, s’est vu attribuer un contrat de la part de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Cette activité s’inscrit dans le cadre du Programme télécom ARTES des applications d’affaires de l’ESA (Programme de promotion des applications intégrées, IAP). Le but du projet est de s’intéresser à la mitigation des risques cyber concernant les communications par satellites des bateaux. En effet, un bateau en mer a un accès restreint au réseau terrestre, uniquement lorsqu’il est proche des côtes, et dépend donc largement de la connectivité offerte par satellites. Que ce soit pour ses outils de navigation via le système GPS américain ou Galiléo Européen, pour ses communications avec la terre, ou pour tout simplement se connecter à internet.

Il se trouve que les cyberattaques se font de plus en plus fréquentes sur ces systèmes de communications, de façon volontaire ou involontaire, mais pouvant affecter de façon dramatique les opérations du bateau et la sécurité de l’équipage. Plusieurs exemples de perte de signal de localisation ont été reportées proches des zones de conflit par des attaques dites de « spoofing » du système de navigation, ce qui donne lieu à des situations de panique à bord. En effet, quasiment tous les équipements à bord sont dépendant des données de localisation, et manœuvrer un bateau cargo de 300 tonnes la nuit proches des côtes sans avoir de signal GNSS est un énorme problème.

La jeune entreprise Suisse a été choisie grâce à sa technologie et son approche de la cybersécurité visant à favoriser l’accès des meilleurs outils de protection à des secteurs émergents qui n’ont ni l’expertise ni les moyens de se les offrir aujourd’hui, comme le secteur maritime, l’IoT ou le spatial.

Laurence Duquerroy, ESA Space Solutions : “La cybersécurité est un enjeu majeur aujourd’hui à l’ESA, non seulement pour notre propre infrastructure et celles de nos missions spatiales, mais également pour les services commerciaux qui dépendent des données et de la connectivité satellitaire. La localisation des bateaux par satellite est un exemple pertinent dans le contexte de digitalisation du secteur maritime. Nous nous réjouissons du projet mené par Cysec qui a démontré l’expertise nécessaire en termes techniques et business pour porter ce projet à terme »

Mathieu Bailly, VP Space et IoT à CYSEC : “C’est un honneur pour nous de travailler avec l’Agence Spatiale Européenne sur un sujet aussi important que celui de la protection des bateaux et des équipages de risques cyber. Le domaine maritime n’échappe pas à la menace posée par d’éventuelles manipulations des données avec des conséquences potentiellement dramatiques. Ce challenge correspond parfaitement à notre philosophie qui est de protéger les secteurs exposés et qui n’ont pas les outils pour se défendre »

http://www.cysec.systems/