12 entreprises labellisees vitrines industrie du futur, dont 5 nouvelles laureates, toutes recompensées le 11 octobre 2016.
Le 11 octobre prochain devrait faire date dans l’histoire de la modernisation de l’outil industriel français : ce jour-là, à la Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris), a lieu la remise du label national « Vitrine Industrie du Futur » à 12 entreprises françaises, en présence de Christophe Sirugue, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, et de Philippe Darmayan, président de l’Alliance Industrie du Futur.
Ce label est en effet décerné par l’AIF, dont l’objectif déclaré est de « faire de la France un leader du renouveau industriel mondial et propulser l’ensemble du tissu économique national au cœur des nouveaux systèmes industriels ». La devise trinitaire dont s’est dotée l’AIF résume bien la philosophie de l’action entreprise depuis plus d’un an : Fédérer, Accélérer, Transformer.
Un peu plus d’un an après le lancement de l’Alliance Industrie du Futur, ce ne sont pas moins de 150000 entreprises françaises qui ont été « sensibilisées » à la problématique de renouveau industriel par l’AIF, et plus de 2000, auront été concrètement accompagnées dans leur effort de modernisation.
Dans la continuité de cette action, permettre de montrer par des exemples concrets des transformations réussies, est un levier fort de diffusion des « bonnes pratiques ». C’est pourquoi l’AIF décerne un label « Vitrine Industrie du Futur ». Ce label, désormais de référence et synonyme d’engagement marqué dans la démarche de transformation de l’industrie, est attribué aux entreprises ayant développé concrètement un projet novateur pour l’organisation de leur production, au sens large, via le numérique le plus souvent. Le choix des lauréats est opéré en collaboration avec le ministère de l’Industrie par un comité ad-hoc, qui transmet sa pré-sélection au conseil d’administration de l’AIF.
Ces sociétés peuvent être, le cas échéant, étrangères - implantées en France - mais elles doivent, dans tous les cas, mettre en œuvre une fourniture de solutions technologiques d’origine majoritairement française (à moins qu’il n’existe pas d’offre nationale crédible et compétitive).
Elles sont à ce jour 12 sociétés à avoir mérité ce label de « modèle de transformation et d’adaptation aux réalités de cette nouvelle industrie qui émerge » ; chiffre qui reflète bien le niveau d’exigence que les acteurs et dirigeants de l’AIF porte à cette sélection.
Ce que le label « Vitrine Industrie du Futur » récompense ?
C’est à la fois la novation, avec ce que cela comporte comme prise de risque (raisonnable et réfléchi) et aussi, bien sûr, la performance industrielle et commerciale. Le champ d’activité des entreprises lauréates « Vitrine Industrie du Futur » couvre de nombreux secteurs, ce dont témoigne la liste suivante :
7 lauréates déjà distinguées depuis le 6 février 2016
DAHER (aéronautique), BOSCH (automobile), CMN - Constructions Mécaniques de Normandie (chantiers navals), AIR LIQUIDE FRANCE INDUSTRIE (Gaz industriels), la SNCF (transport ferroviaire), SEW-USOCOME (systèmes d’entraînement), ARKEMA (composite thermoplastique)
5 entreprises promues ce 11 octobre 2016
LACROIX Electronics (électronique), XYT (modèles de véhicules innovants), SNR Cévennes (fabrication de roulements), SAFRAN AIRCRAFT ENGINES (motoriste aéronautique), AIRBUS HELICOPTERS (aéronautique).
L’Alliance Industrie du Futur rassemble donc les compétences et ressources des organisations professionnelles de l’industrie et du numérique, ainsi que les différents acteurs opérant dans le domaine de la conception et développement de ces technologies du Futur. Pour être plus précis, l’AIF regroupe à l’origine 11 membres fondateurs - ils sont aujourd’hui 27 -, ce sous la forme d’une association loi de 1901.
Ces membres sont donc aussi bien, des organisations professionnelles de filières de l’offre technologique (mécanique, numérique, électronique) ou encore de filières « utilisatrices » (aéronautique, chimie, plasturgie, automobile, bois...), que des partenaires de recherche technologique reconnus comme le CEA ou encore des acteurs académiques comme l’IMT, le CESI ou l’ENSAM.
Rappelons que Philippe Darmayan, président de l’Alliance Industrie du Futur est assisté de deux co-présidents honoraires - Pascal Daloz, Directeur général Adjoint de Dassault Systèmes et Frédéric Sanchez, Président du Directoire de Fives - et d’un Directeur général, Tahar Melliti. L’action de l’AIF s’exerce à travers des groupes de travail spécialisés et des plateformes régionales fédérant les réseaux des membres de l’AIF, mais aussi les collectivités et les divers pôles de compétitivité ainsi que des structures académiques.
L’accompagnement des entreprises vers l’industrie du futur : Il s’agit d’abord de sensibiliser et d’entraîner les entreprises à opérer cette transformation et donc investir dans l’industrie du futur. C’est le rôle des ambassadeurs (un par région) nommés aujourd’hui par l’AIF et des correspondants régionaux.
Il s’agit ensuite via une action directe des conseils régionaux et grâce à l’appui d’un réseau de 500 experts de l’industrie du futur, de réaliser des diagnostics, au niveau de chaque région, à destination des PME et ETI industrielles. Il s’agit aussi d’inciter ces entreprises à utiliser les avantages fiscaux disponibles permettant une aide concrète et immédiate à la modernisation et à la transformation - 2,5 milliards d’euros d’avantages fiscaux de suramortissement ont été accordés aux entreprises investissant dans la modernisation de leur outil de production entre le 15 avril 2015 et le 16 avril 2016 - mais aussi de les orienter vers les prêts « industrie du futur » portés par la BPI - 2,1 milliards d’euros de prêts supplémentaires de développement devraient être accordés aux entreprises dans les deux ans à venir.
Le développement de l’Offre Technologique du Futur : l’AIF soutient les efforts tendant à développer les technologies modernes de production, de conception et de supply chain ; elle aide notamment à la mise en place des solutions de virtualisation, de connexion des équipements et des produits et, d’une manière générale, à tout ce qui permet d’optimiser les relations fournisseurs-producteurs-clients. Elle se préoccupe aussi de la place de l’Homme dans l’usine du futur, à l’heure du tout numérique, et de « l’empreinte environnementale » de l’industrie du Futur.
La préparation de l’Homme à l’industrie du futur : À industrie nouvelle, compétences nouvelles ; opérateurs, techniciens, compagnons, ingénieurs, ou encore managers verront leurs savoir-faire et savoir-être évolués. L’AIF entend proposer une industrie conçue autour de l’Homme. Concrètement, cela signifie de proposer aux salariés des formations continues aux nouveaux métiers caractérisés par exemple par la digitalisation, mais aussi attirer les jeunes vers ces métiers en transformation de l’industrie du futur en leur proposant des formations initiales attractives et porteuses d’avenir. L’AIF entend notamment accompagner des travaux pluridisciplinaires portant sur l’Industrie du Futur et la place de l’être humain dans celle-ci.
La promotion de l’industrie du futur : Elle passe par le lancement d’au moins 15 projets « Vitrines Industrie du Futur » d’ici à fin 2016, labellisation qui assurera une visibilité non seulement nationale mais mondiale aux entreprises ainsi distinguées. Un grand salon international sur l’Industrie du Futur se tiendra également à Villepinte (93), du 6 au 9 décembre 2016 : le salon Convergence pour l’Industrie du Futur parachevant cette visibilité de l’effort novateur français encouragé par l’AIF.
Le renforcement des actions de normalisation à l’international : Il s’agit ici de coopérer avec les acteurs étrangers sur les normes et standards internationaux dans l’entreprise et l’économie post-numériques. L’AIF est fière de pouvoir annoncer la publication ce jour des « Priorités de l’Alliance Industrie du Futur en matière de normalisation et de standardisation ». L’objectif étant de valoriser l’offre technologique nationale dans les normes internationales et établir une stratégie française de normalisation à partager avec nos partenaires, en particulier allemands, pour définir une stratégie commune destinée à renforcer nos capacités de leadership dans les instances de normalisation et de standardisation. Trois domaines sont abordés dans cette publication : systèmes robotisés à usage collaboratif, fabrication additive, numérique.
La valorisation de l’offre technologique existante : L’AIF veut aider les entreprises françaises à opérer leur « saut » technologique par une information sur les solutions d’ores et déjà disponibles. Pratiquement, il s’agit d’élaborer, au niveau de la région, une « matrice multi-technologies » qui ferait l’état des possibilités actuelles en ce qui concerne le numérique, l’équipement contrôle-commande, les machines de production et de maintenance... Bref, une source d’informations et d’exemples dans laquelle viendrait puiser les entreprises candidates à la modernisation. Par ailleurs, l’AIF entend promouvoir le savoir-faire français en matière d’industrie du futur à l’étranger, et un partenariat avec son homologue allemand - la plateforme Industrie 4.0 - a été officialisé en avril 2016.
L’instrument par excellence de la modernisation de l’entreprise, c’est la digitalisation, qu’il s’agisse de la gestion ou de la production.. Un mouvement irrésistible, qui a vocation à s’étendre dans les années à venir. On peut même parler de nouvelle révolution industrielle, ou entrepreneuriale.
Le tout numérique ne va pas seulement permettre d’améliorer la productivité, et la qualité des services et produits, par l’automatisation. Il entraîne également une nouvelle culture d’entreprise, qui favorisera une requalification des différents postes, avec en parallèle une réduction des taches pénibles et/ou peu qualifiées.
Évidemment, cette révolution des méthodes et des mentalités passe par la formation à la nouvelle culture numérique. Laquelle ne supplantera pas les compétences « traditionnelles » attachées à tel ou tel métier, mais accroîtra leur efficacité.
La numérisation des activités est par ailleurs une source d’emplois nouveaux : entre beaucoup d’autres, des postes de statisticiens de maintenance prédictive, « paramétreurs » de systèmes de contrôle, cyber-testeurs, etc..
On l’a vu plus haut, l’Alliance Industrie du Futur ne cherche pas à promouvoir la seule efficacité technologique et productive, mais réfléchit à une nouvelle définition de la place de l’humain dans l’entreprise digitalisée du troisième millénaire, et s’intéresse aux répercussions environnementales de cette nouvelle Industrie du Futur. Tant il est vrai, que la modernisation doit s’inscrire dans une vision globale et, osons l’écrire, une nouvelle philosophie de l’entreprise et de l’économie. En ce sens, l’Alliance Industrie du Futur travaille concrètement non seulement à l’amélioration d’un outil de production mais à la mise en place d’un nouvel humanisme entrepreneurial ou tout le monde - nation, industriels et salariés - respire un air nouveau. Et tonique !